KIMONOS FUKUSHIMA

Une œuvre majeure de Yuki Yamaguchi

C’est avec une sincère fierté et une profonde admiration que je vous présente cette œuvre majeure de Yuki Yamaguchi, intitulée Kimonos Fukushima.

Une œuvre monumentale, fragile et puissante

Cette installation se compose de trois kimonos suspendus, façonnés à partir de 283 carreaux de céramique de 10 x 11,5 cm environ.
Le kimono central réunit 91 pièces, tandis que chacun des deux autres en rassemble 96. Certains carreaux portent des miroirs, fragments de reflets, éclats de mémoire.
Les dimensions de chaque kimono s’élèvent à 132 cm de long pour 177 cm de haut, suspendus avec élégance sur des structures en fer forgé, solidement ancrées sur des embases de 102 x 61 cm.
Le premier kimono est associé à un ensemble de pétales de céramique déposés au sol, évoquant la floraison éphémère du cerisier du Japon.

Fukushima, le choc d’un peuple et le cri d’une artiste

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9, suivi d’un tsunami dévastateur, frappe le nord-est du Japon. La centrale nucléaire de Fukushima Daiichi entre alors dans l’histoire comme le théâtre de l’un des pires accidents nucléaires depuis Tchernobyl.
Ce jour-là, Yuki Yamaguchi, installée en France, ressent au plus profond d’elle-même le choc de la tragédie. Loin de sa terre natale, elle est traversée par la douleur de l’exil, l’impuissance, et une nostalgie foudroyante.
De cette blessure naît son œuvre.
Le film Yuki Yamaguchi – Kimono Fukushima retrace ce chemin intérieur, depuis la détresse jusqu’à la résilience créatrice.

Trois kimonos comme trois temps d’un drame et d’un espoir

• Le premier kimono, délicatement posé sur un lit de pétales, évoque l’avant, un Japon paisible, célébrant la beauté fragile de la vie, incarnée par la floraison éphémère du cerisier.
• Le kimono central incarne le choc, la blessure invisible mais profonde, causée par la catastrophe nucléaire. Les éclats de miroir reflètent la fracture, le silence, l’incompréhensible.
• Le dernier kimono exprime le renouveau, la force tranquille du peuple japonais qui avance, malgré les cicatrices. Les fleurs réapparaissent, les couleurs s’adoucissent : la vie reprend, plus consciente, mais toujours lumineuse. C’est un message d’espoir et de résilience, un regard tourné vers un avenir apaisé, même si la mémoire demeure.

Un geste artistique entre mémoire et conscience

Une esthétique empreinte de grâce et de méditation

Les sculptures de Yuki Yamaguchi sont toujours empreintes d’une forme organique, d’une sobriété lumineuse, où chaque couleur, chaque motif semble respirer.
Son œuvre est un souffle zen, une vibration lente et profonde, qui relie les êtres, les cultures et les épreuves.

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