Thomas de VUILLEFROY

Thomas de Vuillefroy

[..] Les productions de Thomas (pastels, huiles sur papier) retiennent l’attention, à la fois rigoureuses et médusantes – par l’entremise d’une sorte de sidération -, intimistes et universelles, inquiétantes et familières. Pour tout dire, elles sont déconcertantes, insituables. Dans sa réalité de peintre d’un monde qui l’environne, un réalisme dépouillé et construit, les traits chevillés à la forme, s’insinue la fêle fondamentale du doute et de la dissociation : une rumeur silencieuse dont l’onde parcourt l’œuvre et atteint le spectateur plein mille. L’image que l’on découvre n’est pas exempte d’une forme de brutalité. Elle ne drague pas. Un dessin de Vuillefroy est sidérant dans le sens qu’il fuit l’effet facile. [..]

[..] Les œuvres de Vuillefroy tiennent par leur forte intériorité, de la sensibilité et du lâcher-prise : avec ses portraits, on a le sentiment d’entrer dans une boîte, dans une chambre noire. Ils se révèlent comme des écheveaux de lignes surgissant de la couleur acide, revêche pourrait-on dire. Ils se proposent comme un broyé de ténèbres avec, se tenant au centre, un être qui vous scrute. Le dessin chez Vuillefroy ne pointe pas l’intention, mais, avec son propre langage, cherche le but à atteindre. [..]

Largement inspiré du texte « Comme on descend le rideau noir » (2013)
Benoît Decron – Conservateur du Musée Soulages

Parcours de l'artiste