Depuis quelques années, ma recherche plastique s’est tournée vers une observation du monde végétal. Plus particulièrement sur les «trognes», ces arbres coupés, taillés, élagués, transformés par l’homme, m’ont fascinée. Ces silhouettes tordues n’appartiennent plus à l’architecture naturelle du végétal. Leur apparence est le résultat de cette troublante adaptation à leur environnement naturel mais surtout à l’intervention humaine. Ils nous questionnent alors sur notre propre condition. Notre vie n’est-elle pas façonnée par des événements extérieurs plus ou moins imposés qui vont à l’encontre de nos aspirations naturelles? Voyant l’énergie que les trognes déploient pour continuer à grandir, je m’interroge sur l’énergie vitale de chaque être vivant? Tout comme nous, malgré leurs blessures et leur apparente immobilité , ils sont toujours là avec leur force de vie. Nous avons en nous aussi cette force vive et primitive.
Aujourd’hui mon travail se dirige doucement vers une abstraction tout en gardant le sujet de l’arbre. Je cherche à extraire l’essence même de l’arbre par son enveloppe corporelle. L’arbre en tant que symbole graphique, l’essentiel simplifié au maximum pour arriver au signe, comme un alphabet de forme.