Artiste autodidacte, Francis Ringenbach a commencé à peindre et à sculpter dans les années 1990. Ses premières œuvres en tant que sculpteur traitaient du thème des origines, du mystère des commencements, de l’énigme de la création. Chaque œuvre vient pour lui cristalliser la rencontre du temps, de l’espace et du corps de l’artiste.
Bien avant sa rencontre avec l’art préhistorique, et avec l’art de Lascaux en particulier, sa pratique de la sculpture contenait les invariants de sa recherche artistique actuelle. Son vocabulaire s’est depuis élargi au pictural (ce qui a rapport à la peinture en tant qu’art) et au dessin. Il a donc tout continué à “sculpter” sous forme picturale. En effet, il considère ses peintures comme des micro-sculptures, car il peint non pas sur la pierre, comme le faisaient les peintres de Lascaux, mais avec la pierre puisqu’il utilise du carbonate de calcium cristallisé ou de la poudre de marbre comme pigment et comme matière picturale. D’ailleurs, cette poudre de marbre provient des déchets de ses sculptures qui sont ici réemployés pour peindre. Ainsi, sur la toile, le geste sculptural fusionne avec le geste pictural, jouant avec les micro-volumes et la lumière rasante. Dans ses tableaux, des formes en cornes ou des parallélépipèdes viennent segmenter l’espace. Ces segments sont des fenêtres ouvertes dans le tableau qui nous montrent en détail la beauté ou l’intérêt d’une forme extraite d’un ensemble plus grand. Ces segments forcent notre attention, c’est une manière de dire : “comme je le ferais pour dégager une sculpture d’un bloc de marbre, j’ai dégagé une forme de l’ensemble du réel, jugez de sa beauté !”